Choisir l’argentique en noir et blanc, c’est accepter de marcher à contre-courant de l’instantané et du trop-vite. C’est un retour au souffle lent, au geste mesuré, à l’image qui naît dans l’ombre du laboratoire comme un secret qui se révèle.
Le noir et blanc efface le superflu. Il dépouille le monde pour n’en garder que l’essentiel : la lumière, les contrastes, la matière. Chaque photographie devient une trace intemporelle, une écriture faite de nuances et de silences.
Dans cette pratique, je cherche moins à reproduire qu’à ressentir. Le grain, l’attente du développement, l’incertitude du résultat font partie de l’œuvre. C’est une manière d’habiter le temps, de regarder autrement, et de donner à chaque image la densité d’une mémoire sensible.